The KVB
Digne héritier des quatre dernières décennies du rock, The KVB fait figure d’hybride de la scène indie rock actuelle. Après l’abandon prématuré de son projet mystérieusement intitulé « Klaus Van Barrel », Nicholas Wood n’en retiendra que les initiales pour le muer en The KVB, alors que sa compagne Kat Day se décide à le rejoindre sur scène et en studio. Aujourd’hui le couple londonien est installé à Berlin, capitale européenne des musiques électroniques et techno. Ayant à son actif six albums et de nombreux EP, le duo londonien écume les clubs et festivals européens, éveillant les passions et intrigues.
Darksynth, Cold-wave, Darkwave, Shoegaze… Nombreuses sont les cases dans lesquelles on est tentés d’inclure la musique de The KVB, suscitant une incompréhension de la part de son créateur Nicholas Wood : ” Je continue à m’étonner de voir ces labels affectionner notre musique, alors qu’on ne peut pas dire que j’aie écouté beaucoup de « coldwave »” (The KVB l’interview, Hartzine)
Pourtant, difficile de ne pas retrouver dans la musique des anglais l’atmosphère marquée de la « vague froide » britannique des années 80 : Nicholas et ses guitares vintages associent une voix caverneuse et sépulcrale ravivant le souvenir de Ian Curtis, à des guitares mélodiques criantes, le tout baigné dans un océan de reverb et de fuzz dans lequel on se noierait volontiers. The KVB se loge définitivement dans la continuité des Joy Division, des Smiths ou encore d’Echo & the Bunnymen, pour ne citer qu’eux…
Distillant une techno presque industrielle aux synthés puissants teintés de post-punk, Kat met finement en exergue la partie électro du duo, plus contemporaine, évoquant parfois la Darksynth nerveuse de Carpenter Brut ou Perturbator. Une véritable équinoxe entre cold-wave et techno sombre, nuancée de visuels noirs et blancs atmosphériques, qui semble reprendre le train en marche de la fusion rock/électro initiée par les illustres aînés du genre. Il n’en fallait pas plus pour convaincre Anton Newcombe (The Brian Jonestown Massacre) et son label A Recordings de les prendre sous son aile.
Le couple londonien distille aujourd’hui humblement et sans complexe sa fresque audiovisuelle, profondément indépendante et sauvage, impressionnante de par la complicité entre deux êtres qui s’en dégage.