Radio Slave
C’est à Londres, en 1992, que commence la carrière de Matt Edwards. Connu sous autant de noms différents que de directions données à ses projets, c’est finalement Radio Slave qui sera son nom de guerre de prédilection et qui contribuera le plus à sa notoriété. Pour peu que vous ayez fait quelques soirées technos dans votre vie, il y a de grandes chances que vous vous soyez trémoussés, ironiquement ou non, sur son audacieux edit de Can’t Get You Out of My Head de Kylie Minogue. Un rythme entrainant, un air satiriquement populaire et l’addition du snare claquant de Blue Monday sont les ingrédients du DJ britannique pour réinventer le culte. Ce morceau sera précurseur d’une longue série cryptique de remix et re-edits propres à lui seul.
Si Sea Devils possède toute la jeune effervescence pour plaire au grand public, que REKID correspond à une ambiance d’apéro un mercredi en afterwork, que Quiet Village nous délivre les meilleurs samples disco dignes d’un dimanche après-midi estival en bord de Seine, alors Radio Slave c’est plutôt l’exutoire du week-end. La violence recherchée qu’on s’inflige pour se désensibiliser du tragique de la routine. Il n’y a qu’à écouter son Boiler Room sur PornHub (oui oui), vous comprendrez de quoi il s’agit. C’est de cette polyvalence, de cette envergure sur le spectre vibratoire et chromatique des BPM et des émotions que Matt Edwards tire sa réputation.
Eclectisme implique-t-il schizophrénie ? Matt Edwards c’est avant tout une évolution. Il faut comprendre que de ses débuts dans le monde de la dance music, son passage par les free parties galloises à l’artiste complet qu’il est aujourd’hui, c’est tout un travail de recherche et des collaborations incessantes dont il a été question. Joel Martin, Tom Gandey, The Glimmers… Autant de frères d’armes que de projets communs.