Miss Kittin
Loin d’être une simple égérie de la scène techno underground, Miss Kittin a su lui donner un véritable coup de fouet revigorant à la fin des années rave party en instillant une touche 80’s – aussi bien pop que punk – à la rigidité des codes de l’électro alors en vigueur.
C’est après quelques années à peaufiner l’art de remuer les foules sur des mélodies synthétiques – en parallèle à ses études d’art plastique – que Kittin a tâté plus sérieusement la production avec un autre camarade dauphinois, The Hacker. L’association fait mouche. Accueillis à bras ouverts par DJ Hell sur Gigolo Records pour un premier EP (Champagne, 1998) Miss Kittin & The Hacker deviennent la figure de proue d’un nouveau courant qui allie synthpop, techno minimaliste et punk flashy : l’electroclash. Précis, froids et taillés à la serpe, les remuants Frank Sinatra ou 1982, leur distance ironique imparable, et leurs gimmicks absurdes, font nombre d’émules (Peaches, Chicks on Speed…) et le tant attendu First Album (2001) finit d’installer durablement leur légende.
Après deux mix d’anthologie (On Rhe Road puis Radio Caroline vol.1) et des collaborations dans tous les sens (Felix da Housecat, Sven Vath…) Kittin sort son premier LP chez Labels (I Com, 2004), remet ses tenues d’infirmière en latex, conserve frange et désinvolture, et couvre d’encre ses bras. Empruntant à d’autres courants, de la deep house à la miami bass, elle ne cesse depuis de faire évoluer son style sans pour autant délaisser les clubs pour le confort des (home)studios (Batbox en 2008, Calling From The Stars en 2013). Quand les massifs alpins rencontrent le vent glacé de Berlin uniquement pour que tu réchauffes ton corps en rythme, c’est qu’elle est dans les parages.
Artiste complète et touche à tout (même à la BD), intègre et passionnée, elle a fait des soirées République Kittin une institution pour les amateurs de voix désabusée sur fond d’EBM. Généreuse, elle ressent la salle et n’hésite pas à s’y adapter, ni à donner de sa personne comme de sa voix, pour la grande joie d’un public fidèle qui conserve sourire au lèvres jusqu’au petit matin. Rejoins-les, et surtout lâche ton portable et profite, il parait qu’elle apprécie.