Gheist
Berlin, 2016. Le quatuor s’établit dans la capitale allemande pour donner naissance à son projet. À la conquête des meilleurs clubs de la ville depuis plus de trois ans, GHEIST construit patiemment sa renommée.
C’est au Watergate qu’ils élisent résidence et acquièrent la majeure partie de leur réputation. Faisant vibrer les âmes et baies vitrées du Waterfloor, ils se produisent aux côtés d’artistes que l’on ne présente plus tels que Solomun, Kollektiv Turmtrasse, HOSH ou le français Rodriguez Jr.
Le groupe est connu pour ses concerts hybrides. Pouvant jouer live – leur fameux sample signature : une voix masculine, isolée, qui annonce « OK, » avant chaque reprise de mesure en témoigne – ils jonglent tout aussi aisément avec le matériel à disposition qui leur permet d’alterner entre set classique et improvisé. Leur morceau Final Chords est un parangon de leur identité : une techno douce, mélodieuse, sobre, osant le concept du « tension & release » venu du jazz.
Leurs prouesses sur scène est à l’image de leurs productions en studio. Mettant souvent en valeur des morceaux du duo nord-irlandais Bicep, on les surprend dans la même veine emprunter à Four Tet ou Stefan Bodzin, pour créer cette atmosphère éthérée, légère. Des accords, suspensions et appoggiatures qui résonnent et se répondent par stéréophonie, couvrant le public du linceul de ces mélodies vivantes. Une chrysalide assourdissante dans laquelle seul l’inévitable battement de tout un genre trahit le passage du temps.
Dans le même élan esthétique et la même vision artistique qui guide leur projet, il leur a semblé naturel de créer leur propre label « Radau » en avril 2018. Signifiant « bruit » en allemand, ce nom renvoie à la violente délicatesse qui émane de leurs sets et de leurs productions. Et c’est par perfectionnisme et conviction que GHEIST mettent un point d’honneur à tout réaliser eux-mêmes, des illustrations au sound mastering.